Le CDIA est né il y a 50 ans. Peu d’Abadiens savent dans quelles circonstances cette association, toujours vivace, est apparue dans le paysage de l’action bénévole sur notre colline.
Le contexte
En 1970, la mutation urbanistique et sociologique de notre village s’était déjà bien amorcée. Cette évolution avait débuté vers la fin des années 1950 par la construction de villas, sur des terrains agricoles que leurs propriétaires avaient cessé d’exploiter ; on rappellera que, dans l’après 2ème guerre mondiale, la population abadienne était encore composée presque exclusivement de paysans.
Mais leurs enfants, peu enclins à prendre la relève dans ce dur métier, préfèrent aller travailler et habiter çà la ville. Cependant, cet exode n’empêchera pas l’augmentation progressive du nombre d’habitants sur notre colline, du fait des nouveaux arrivants, ex-citadins attirés par les charmes de nos quartiers et la proximité de la grande ville.
Les prémices
Aussi curieux que cela puisse paraitre, c’est le comité des fêtes du village qui a été, involontairement, à l’origine de la création du CDIA. Au cours de l’été 1970, à l’approche du festin, les membres du bureau, présidé par André Bermond, et coprésidé par Robert Vitale, décidèrent de profiter de l’apéritif d’honneur de la Sainte Claire pour demander aux élus présents la mise à disposition d’un petit local pour les besoins du comité (réunions, entreposage du matériel, etc.)
Lors de son discours, le président Bermond proposa d’organiser à ce sujet une réunion avec la présence des élus des 4 communes abadiennes. Cette réunion eut lieu quelques semaines plus tard, à l’école communale, avec la participation des maires de Saint André, Cantaron, Tourrette-Levens et de Honoré Bailet, adjoint au maire de Nice. Les dirigeants du Comité des Fêtes ré-exprimèrent leur souhait de local ; si aucune décision concrète ne fut arrêtée ce jour-là, cette rencontre allait avoir une conséquence imprévue. En effet, à la sortie, à l’occasion d’un échange avec Honoré Bailet portant sur le besoin en équipements publics pour notre village, l’élu niçois suggéra aux quelques Abadiens présents la création d’un comité de quartier.
Cette idée, jamais évoquée jusque là, séduisit très vite quelques habitants, anciens et nouveaux. Un noyau de bénévoles commença à contacter les Abadiens de divers quartiers ; devant leur accueil favorable, il fut décidé de créer un comité de quartier ayant pour objet de porter, auprès des élus et autorités administratives, les revendications de la population en matière d’équipements et d’environnement.
La création
L’assemblée constituante eût lieu peu de temps après, un dimanche matin ensoleillé d’octobre, et se déroula en plein air, sur la place de l’église, en présence de nombreux habitants. Les statuts, rédigés par Denis Saretta, furent adoptés à l’unanimité, ainsi que le nom de cette nouvelle association : « Comite de Défense des Intérêts des quartiers de l’Abadie ». Le conseil d’administration fut élu à main levée. Il est à souligner qu’il était représentatif des divers quartiers de la colline ; bien que toutes les tendances politiques soient représentées, le comité affichait d’entrée son caractère apolitique.
C’est ce jour là aussi que fut désigné le bureau ainsi que le 1er président du comité : Antoine Gioan, un personnage emblématique du village, abadien de souche, président fondateur du Comité permanent des fêtes en 1953.
Dans les semaines qui suivirent, la campagne d’adhésion se poursuivit auprès de la population avec un succès remarquable : au mois de décembre, le comité comptait 400 adhérents ! Quasiment tous les foyers du village étaient représentés au Comité.
Très vite les dirigeants établirent un cahier de revendication, et le présentèrent aux diverses municipalités. L’action était lancée ; elle allait avoir des conséquences majeures pour l’Abadie, mais cela est une autre histoire…