La commémoration de l’armistice du 8 mai 1945 a été marquée à l’Abadie par l’hommage rendu devant le monument aux morts, à deux abadiens qui ont participé courageusement à la libération de notre pays : Henri Chemin et Marcel Dalbera.
Peu d’abadiens aujourd’hui connaissent cette page de l’histoire de notre village.

La résistance
Au début Au début du mois d’août 1944 alors que notre région est toujours sous occupation allemande, plusieurs jeunes hommes issus d’anciennes familles de notre colline décident de prendre le maquis, aidés par le curé de la paroisse Louis Liprandi qui leur fournit une première arme.
Marcel Dalbera, son frère Roger (16 ans), Henri Chemin, et Andrien Edelga, s’engagent au sein des FFI (Forces Françaises de l’Intérieur).
Dès la mi-août ils prennent part à un coup de main contre un poste avancé allemand à Tourrette-Levens. Dans les jours qui suivent, ils participent aux combats d’Aspremont et de Levens.
Les troupes ennemies s’enfuient vers la frontière italienne, mais elle résisteront dans l’arrière-pays jusqu’à l’armistice, malgré la pression des armées alliées après le débarquement de Provence, le 15 août.
Sous l’uniforme
Marcel Dalbera s’engage dans l’armée française au sein du 3e Régiment de l’Infanterie Alpine.
Avec le grade de caporal, il participe aux combats, notamment dans le secteur de Sospel. Il paiera cher son engagement patriotique car, quelques jours avant l’armistice, il est tué en service commandé, accidentellement, alors qu’il se déplaçait sur un camion militaire à L’Escarène.
Il avait 22 ans.
****

Henri Chemin de son côté, quittera son unité FFI le 15 septembre 1944 et s’engage volontaire pour combattre au front. Il est recruté au sein des Tirailleurs Marocains. Il participe à toute la campagne d’Alsace, où les combats se déroulent dans des conditions climatique très pénibles, dans le froid et la neige. Il est blessé au visage par l’explosion d’une mine qui tue son sergent à 1 mètre de lui.
À partir du 31 mars, Henri Chemin prend part à la campagne d’Allemagne, jusqu’au 8 mai 45 avec le grade de caporal. Après la guerre il décide d’abandonner son métier d’instituteur et de rester dans l’armée par patriotisme.
Après sa formation, il passe de la réserve militaire à l’active en mars 47 et il choisit l’infanterie coloniale.
Il est envoyé en Indochine à partir du mois de mai 48 dans le haut Tonkin. Il est confronté avec sa section à la rébellion viêt minh.
Les accrochages sont souvent meurtriers. Il parvient à libérer son secteur de la guérilla Viet. Le 6 novembre 1948, alors qu’il revient d’une mission en pleine zone rebelle, le lieutenant Henri Chemin est pris dans une embuscade avec ses hommes ; il est tué sur le coup par une bombe piégée. Il avait 24 ans.
Son amour pour la France lui aura coûté la vie après une carrière militaire brève mais jalonnée par l’attribution de plusieurs distinctions : de la croix de guerre 39-45 et de celle des territoires d’Outre-Mer. Après sa mort, la légion d’honneur lui a été décernée à titre posthume.
Quelques années après, la mémoire de nos deux héros Marcel Dalbera et Henri Chemin, a été honorée officiellement par les diverses autorités : préfectorale, politique et ecclésiastique. En effet, le même jour en présence de toute la population abadienne leur nom a été donné à deux places du village en hommage à leurs sacrifices pour perpétuer leur souvenir.
