Le comité des fêtes de notre village a été créé administrativement en 1951, il y a 70 ans. C’est une étape importante dans l’histoire de l’animation à l’Abadie, principalement basée jusque là sur la fête patronale de la Sainte-Claire.
Avant les années 1950
Les fêtes patronales, célébrées depuis des siècles dans tous les villages du Comté de Nice, sont, à l’origine, des manifestations essentiellement religieuses. Sur notre colline, c’est l’édification de notre chapelle en 1735, qui a permis aux Abadiens de fêter dignement leur sainte patronne.
Les cérémonies s’accompagnaient-elles parallèlement de festivités profanes dès cette époque ? On ne peut l’affirmer. Nous savons cependant que des bals avaient lieu à la fin du 19ème siècle, sous les marronniers de l’actuelle propriété Gioan-Veran.
C’est dans l’entre-deux guerres que notre festin commença à être organisé de manière plus structurée. On le doit aux membres du club bouliste, créé en 1928, qui se constituaient chaque été en comité de fait, le temps du festin.
Ces bénévoles étaient accompagnés par de jeunes villageoises, les « demoiselles d’honneur », qui accueillaient les danseurs et danseuses à l’entrée du bal. Les « balarins » venaient à pied de tous les hameaux de l’Abadie, et aussi des villages alentour. Le dimanche, outre la messe et la procession, les traditionnelles aubades se déroulaient dans tous les quartiers, avec l’accompagnement des musiciens de l’orchestre.
Les concours de boules lyonnaises et de cartes attiraient également des amateurs des environs, qui en profitaient pour déguster les raviolis et le « menoun » (plat à base de chevreau, cuit à la sauce tomate accompagné de poivrons rouges et de pâtes fraiches) dans les deux restaurants proches de l’Église.
Mais en dehors de ces quelques jours de festivités et des cérémonies religieuses, l’animation sur la colline était limitée : parties de boules pour les hommes et danse pour les femmes au son du piano mécanique le dimanche après-midi au bar Bollie.
La naissance du comité permanent
Au début des années 1950, plusieurs jeunes Abadiens, sous l’impulsion d’Antoine Gioan et de Paul Guillon, prirent l’initiative de conférer une existence juridique au comité des fêtes. C’est ainsi que naquit le comité permanent des fêtes de l’Abadie ; les statuts furent adoptés en assemblée générale le 30 septembre 1951 et un bureau fut composé. Paul Guillon étant empêché par le service militaire, c’est Antoine Gioan qui fut élu président de la nouvelle association, régie par la loi de 1901.
Les liens avec le club bouliste demeurèrent forts puisque nombre de ses sociétaires adhérèrent au comité des fêtes. D’ailleurs l’article 1er des statuts consacre ce lien : « il est fondé entre les membres du club bouliste de l’Abadie et les jeunes habitants…un comité permanent des fêtes ».
Peu de temps après sa création, le comité permanent lança une nouvelle activité : le cinéma. L’association acquit un projecteur, et proposa aux habitants et résidents, des séances en soirée : en plein air en été, deux fois par semaine, sous les ombrages de la place de la famille Gioan, et hebdomadairement en hiver à l’Auberge des amis.
Bien que peu récents les films attiraient un nombreux public, de tous âges. Il est vrai que la télévision n’avait pas encore pénétré dans les foyers.
Le festin de la Sainte-Claire demeurait cependant l’action première du comité : pendant une quinzaine de jours tous ses membres étaient mobilisés pour assurer, sans l’aide des services municipaux, le montage et le démontage des installations : parquet, podiums, éclairage, guirlandes, buvette, etc.
Pendant plusieurs décennies, le programme de la fête profane resta immuable : spectacle le vendredi soir, bal (payant) en soirée, du samedi au mardi, et le dimanche après-midi. Après les cérémonies religieuses, l’apéritif d’honneur réunissait les personnalités locales et la population.
Vers le milieu des années 1970 une nouvelle équipe de dirigeants introduisit les repas dansants. Depuis lors, le vendredi soir, la soupe au pistou attire environ 500 convives sur les places des marronniers et de l’église, depuis quelques lustres, un second repas dansant est organisé le dimanche soir ; au menu : spaghettis ou raviolis daube. Le dimanche après-midi des jeux pour enfants ont remplacé le bal. Au fil des ans les séances du lundi et du mardi ont été supprimées, de même que les concours de longue et de cartes, faute de pratiquants.
Pour autant l’organisation du festin représente toujours une opération considérable pour le comité, et malgré l’aide des services municipaux de Saint-André pour le montage et démontage, elle nécessite la mobilisation de nombreux bénévoles, en particulier pour la préparation et le service des repas.
Depuis plusieurs décennies les actions de l’association se sont progressivement développées, tout au long de l’année.
Des animations multiples
Au fil des ans le comité permanent justifie de plus en plus cette appellation, en proposant diverses animations :
- les bals de Mai
- la fête de la musique en juin
- le festival de musique en juillet
- l’arrivée du Père Noël
- le réveillon du jour de l’An
Aux côtés des Prieurs de la chapelle et de l’Académie des Traditions Abadiennes, le comité participe également à la fête de la Chandeleur le premier dimanche de février.
Il faut rendre hommage à tous les dirigeants et membres de cette association septuagénaire qui se sont succédés depuis 1951 pour procurer aux Abadiens tant de joies et de plaisirs.
Depuis l’année dernière la pandémie de Covid-19 a fortement perturbé les activités de notre comité des fêtes.
Espérons qu’à l’avenir le président François Bruzzeze et toute son équipe pourront à nouveau nous faire bénéficier pleinement de leur dynamisme et de leur dévouement.
Merci à eux tous et toutes.
PS : les photos les plus anciennes nous ont été gracieusement remises par Raymond Bailet, que nous remercions.
François Bruzzese, président du comité des fêtes de l’Abadie
Pouvez-vous vous présenter ?
François Bruzzese, j’ai été chef d’entreprise et je suis maintenant à la retraite. Je m’occupe d’associations, je suis juge aux Prud’hommes et assesseur au Pôle Social. Je suis aussi Conseiller Municipal de Saint-André-de-la-Roche depuis 2020, délégué aux commerces et aux entreprises. Et bien sûr, je suis président du Comité des Fêtes de l’Abadie depuis 8 ans.
Comment voyez-vous votre rôle de président ?
Le rôle du Comité des Fêtes est de perpétuer des traditions abadiennes souvent très très anciennes et de rassembler la population autour de ces rendez-vous. C’est aussi coordonner toute une équipe de bénévoles pour mettre en place ces manifestations.
Pourquoi vouloir perpétuer ces traditions ?
Ces rendez-vous sont très importants pour maintenir un lien social entre les générations, une proximité, une identité et une histoire commune.
Quelle est l’actualité du Comité des Fêtes ?
Le festival de musique vient de s’achever et comme il a été reporté d’un mois, nous sommes déjà passés à l’organisation du festin de la Sainte-Claire. Cette année verra un changement important puisque nous changeons de lieu en nous installant au théâtre de Verdure. Nous conservons la messe et l’apéritif d’honneur sur la place de l’église et sous les marronniers de la propriété Gioan-Veran.
Comment les conditions sanitaires ont impacté vos activités ?
L’an dernier, le Festin n’a pas pu avoir lieu en raison de la situation sanitaire, on est donc déjà très heureux de pouvoir l’organiser. Nous allons appliquer les nouveaux protocoles, ça complique un peu l’organisation, mais le principal c’est que le Festin puisse avoir lieu. Surtout cette année, puisque nous fêtons en plus les 70 ans du Comité des Fêtes.