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Un peu d’histoire : la création du clos bouliste

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Le clos de Club Bouliste de l’Abadie (CBA) a été créé en 1973, grâce à un concours de circonstances assez étonnant. Et, chose tout aussi surprenante, cette opération a eu pour notre village un impact imprévu à son origine.

Le contexte

Au début des années 1970, l’Abadie était dépourvue d’équipements publics, hormis l’école communale construite à la fin du 19ème siècle. Le Club bouliste, fondé en 1928, ne disposait pas d’installations en propre : son siège était à l’Auberge des Amis, le bar-tabac et restaurant de la famille Contini-Veran et ses membres utilisaient des jeux de boule lyonnaise appartenant à cette famille pour leurs parties du dimanche. Mais ces terrains étaient en nombre insuffisant pour les concours entre les sociétaires, qui étaient contraints alors de jouer sous les marronniers de la propriété Gioan et sur la place Marcel Dalbéra, non encore goudronnée en ce temps-là.

En 1972, le club décida de s’affilier aux fédérations boulistes nationales pour permettre à ses membres de participer aux compétitions officielles. Il devenait encore plus nécessaire pour le CBA d’avoir des installations adéquates. C’est là que le hasard fit bien les choses.

La genèse

Le président du club, Paul Blanchi, Abadien d’adoption, était un ami de Jacques Médecin, maire de Nice. Il fit jouer cette relation, en profitant d’une double conjoncture assez miraculeuse :

  • l’un des adjoints au maire, Roger Loeillet, industriel bien connu, président de l’OGC Nice, et conseiller général du canton, avait acquis un terrain de 11 000 mètres, proche du hameau de l’Église, pour la construction d’une villa ; mais son épouse n’appréciant pas la vue sur le cimetière de l’Est, il renonça à son projet.
  • la ville s’était lancée, sous la houlette de Charles Ehrman, adjoint aux sports, dans l’aménagement de nombreux clos boulistes sur tout son territoire. Par ailleurs ce dernier était candidat aux législatives de mars 1973…

Le président Paul Bianchi exploita habilement cette situation opportune pour obtenir l’acceptation de la municipalité niçoise d’aménager un clos bouliste sur le terrain que M. Loeillet consentit à céder à la commune.

Tout alla très vite et le chantier du boulodrome fut mené à bien dès février 73. Il restait à construire le cabanon : très volontaires, les sociétaires du club s’en chargèrent, avec des matériaux donnés par le SIVoM de l’Abadie. L’inauguration du clos eût lieu au mois de juillet, sous la présidence de Jacques Médecin, et en présence de nombreux élus et de tous les sociétaires du CBA. Une journée mémorable.

inauguration

Depuis lors le clos porte le nom d’Antoine Gioan, ancien président du club et ancien propriétaire du terrain. Le cabanon quant à lui fut baptisé ultérieurement du nom de Paul Bianchi, principal artisan de la création de cet équipement sportif, le premier réalisé dans l’histoire de notre village.

Les répercussions

Elles dépassèrent ce que l’on pourrait imaginer, hormis bien évidemment l’évolution du CBA, qui devint un véritable club sportif : les boulistes du dimanche se transformèrent en compétiteurs, portant tous les week-end les couleurs de l’Abadie sur tous les boulodromes des Alpes-Maritimes, voire de France.

Le club, grâce à ces installations, put d’autre part organiser chaque année plusieurs tournois officiels sur ses jeux, très courus par les boulistes du département. En outre le clos est immédiatement devenu un lieu de convivialité très apprécié : il l’est toujours aujourd’hui au quotidien, sept jours sur sept.

Les autres conséquences ? Elles résultent du fait que la ville de Nice décida, en accord avec les 3 autres municipalités de notre colline, de donner à bail de 99 ans l’ensemble du terrain de 11 000 mètres au SIVoM de l’Abadie, syndicat intercommunal créé entre les 4 communes deux ans auparavant. Ainsi la collectivité disposait dès lors d’un espace de plus d’un hectare, pouvant accueillir de multiples équipements et activités d’intérêt général.

C’est donc grâce, indirectement, à la réalisation du clos bouliste il y a 47 ans, que notre village peut disposer aujourd’hui d’une école maternelle, d’une cantine scolaire, d’un théâtre de verdure, d’un tennis, d’un micro-site sportif, d’une petite ferme, etc.